Un concentré de nouvelles pour la propulsion des navires par le vent
Projets, publications et réseau international
Après l’agenda de septembre publié dans notre précédente news, voici un concentré des nouvelles de l’été et de la rentrée sur la propulsion des navires par le vent.
PROJETS ET ACTEURS
La propulsion par le vent permet d’envisager des emplois concrets de la transition énergétique. Vous ne serez pas passés à côté de l’annonce d’AYRO qui implante son usine à Caen, et vise la création d’une centaine d’emplois afin de produire les ailes Oceanwings®qui équiperont, pour leur première, le navire Canopée armée par la société Alizés, joint venture entre Zéphyr & Borée et Jifmar…
Et pour compléter cette nouvelle, AYRO vient d’annoncer une levée de capitaux de 10,5M€ auprès d’Ocean Zero, Bpifrance et Mer Invest.
Avez-vous suivi l’initiative Skravik ? Une belle équipe qui vise une navigation de travail performante grâce à des navires propulsés par le vent. Leur premier projet est un catamaran de 9 m de long, existant et actuellement en chantier chez Kaïros à Concarneau, visant la petite pêche artisanale, les suivis scientifiques et le transport côtier de marchandises.
Suivez la TV bretonne pour avoir des nouvelles … Et venez à Wind for Goods pour voir le bateau.
Arcadie, une entreprise née d’un engagement dans la production de plantes médicinales et aromatiques en bio, et qui propose aujourd’hui plus de 250 produits conditionnés sous les marques Cook et L’Herbier de France, s’engage dans un transport maritime propulsé par le vent. Les réflexions sont en cours pour concevoir un navire permettant d’embarquer les épices en conteneurs, et pour associer d’autres entreprises dans cette aventure qui vise des rotations vers Madagascar.
Les Chantiers de l’Atlantique ont installé le mât en carbone du système Solid Sail/Aeol Drive sur le balestron orientable à 360° installé à terre, après avoir testé pendant 2 ans un prototype au 1/5ème sur le port de Pornichet. Ne représentant que la moitié du mât à l’échelle 1, l’installation atteint tout de même près de 40 m. La voile de près de 600 m2 devrait être installée d’ici fin septembre, afin de compléter le gréement… puis les Chantiers équiperont l’ensemble à l’échelle 1 (mât de 80 m, voile de 1200m2) pour tester ce premier de série avant commercialisation.
Parmi les nouvelles de cet été encore, Neoline a annoncé l’arrivée de Longchamp parmi les chargeurs de sa ligne transatlantique et Grain de Sail a terminé sa 2ème boucle transatlantique.
Il est dorénavant possible pour tous d’investir dans un projet de transport maritime propulsé par le vent, car Neoline Développement via WISEED et TOWT via LITA soumettent actuellement leur projet au vote des futurs investisseurs citoyens.
Dans un autre mode de financement, le projet Littoral et canaux bas-carbone a finalisé le crowdfunding que l’association Avel Marine avait lancé avant l’été. Avel Marine propose de tester un nouvel écosystème économique qui permettra de transporter en mode "zéro carbone" les marchandises du quotidien, en prenant appui sur une forme nouvelle de cabotage, sur mer, fleuves et canaux. Le relais à terre est prévu aura recours à une logistique douce de distribution (et de collecte) de marchandises, par de petits utilitaires décarbonés. Les fonds collectés permettront d’équiper La Mouette, ancien navire de pêche à la crevette, pour un premier test de cabotage sur la Rance.
PUBLICATIONS
L’Agence européenne de la sécurité maritime et l’Agence européenne de l’environnement ont publié début septembre le rapport EMTER 2021. De nombreux articles (comme ici ou là, ou encore là, là et même là…etc) ont repris un chiffre avancé par ce rapport en titrant sur la diminution de -26% des émissions de CO2 du transport maritime dans l’UE entre 1990 et 2018.
En réalité, ce chiffre ne concerne que les émissions du trafic intérieur et fluvial soit 16 millions de tonnes en 2018 sur les 140 millions de tonnes émises au total par le transport maritime de l’UE.
En ce qui concerne le transport maritime international au sein de l’UE, le rapport explique que les émissions qui avaient baissé entre 2005 et 2015 augmentent à nouveau, et en 2030, nous devrions atteindre un niveau d’émission équivalent à 2005, puis une augmentation de 16% jusqu’en 2050.
La même Agence européenne de l’environnement a publié ici le chiffre de +32% d’augmentation des émissions de GES (ce qui est plus large que le CO2) entre 1990 et 2017 pour le transport maritime international au sein de l’UE.
Le rapport est tout à fait intéressant aussi sur les autres sujets, présentant notamment les impacts sur la biodiversité : bruit sous-marin, déversements accidentels (on notera l’intérêt de la propulsion par le vent sur ces deux sujets), rejets des eaux, espèces invasives, etc.
La propulsion par le vent aurait pu être citée dans le tableau comparant les alternatives à considérer pour diminuer les émissions de GES de l’annexe 3, et le projet européen WASP aurait trouvé sa place dans l’annexe 5 recensant les projets européens menés en la matière.
RESEAU INTERNATIONAL
L’International Windship Association (IWSA) a mobilisé en juin dernier une quarantaine d’acteurs dans un atelier de travail permettant d’identifier les priorités stratégiques pour le développement de la propulsion des navires par le vent.
L’atelier a porté sur l’analyse des principaux obstacles encore présents, et sur la formulation de recommandations pour les surmonter. Les parties prenantes représentaient des armateurs, des fournisseurs de technologies, des spécialistes du financement, des sociétés de classification, des instituts de recherche ainsi que des groupes de réflexion sur le transport maritime durable.
L'atelier s’est appuyé sur l'étude commandée par l'UE en 2016 sur l'analyse du marché potentiel et des obstacles pour les technologies de propulsion par le vent des navires pour identifier les progrès qui ont eu lieu et mettre en évidence les domaines dans lesquels il faut encore travailler.
Le résumé de cet atelier est disponible en français et en anglais.
Ce travail préfigure la mobilisation d’un groupe de travail international qui verra le jour au dernier trimestre 2021, afin d’estimer le potentiel de la propulsion par le vent pour la décarbonation de la flotte mondiale.
Si ce groupe de travail vous intéresse, contactez-nous.
Pour toutes les informations internationales, n’hésitez pas à consulter le site du réseau International Windship Association et sa rubrique News & Médias.
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Wind Ship est une association française créée pour accélérer à son échelle et par ses actions la transition écologique du maritime grâce au développement et au déploiement de la propulsion des navires par le vent.